Plasti-nium : GERS-EE, ISOMer et LETG étudient la répartition des microplastiques dans les sédiments de la Loire
Dans le cadre du projet Plasti-nium, trois laboratoires de l’Osuna, GERS-EE (coordinateur), ISOMer et LETG, ont étudié la répartition des microplastiques dans les sédiments de la Loire, près de Montjean-sur-Loire. Ils ont travaillé avec un laboratoire de Tours, le GéHCO. Les résultats sont parus le 15 décembre 2024 dans la revue Science of The Total Environment.
Des microplastiques (MP) ont été signalés dans de nombreuses rivières à travers le monde, mais leurs mécanismes de dépôt et d'archivage dans les sédiments ne sont pas encore totalement compris. L'objectif de cette étude, réalisée dans le cadre du projet Plasti-nium, était d'identifier les facteurs de contrôle potentiels de la distribution spatiale des MP dans les sédiments de surface.
Pour cette étude, 14 sites d'échantillonnage dans un segment de 8 km2 de la Loire ont été caractérisés (composition des sédiments, conditions hydrologiques, environnement sédimentaire). Les échantillons ont été prélevés dans trois environnements sédimentaires (bancs de sable, berges et chenaux semi-actifs) présentant des fréquences d'inondation, des distributions granulométriques et des teneurs en carbone organique total différentes. Les concentrations et les tailles des MP ont été déterminées et les types de polymères identifiés par spectroscopie μFTIR (spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier). La variabilité de concentration des MP à l'échelle de chaque échantillon a été vérifiée par rapport à la variabilité à l'échelle du segment de rivière.
Pris individuellement, aucun paramètre environnemental n’a montré d’influence sur le taux de contamination en MP des échantillons. Cela est probablement dû à la complexité des environnements de dépôt dans ce segment de rivière, donc à la multiplicité des facteurs environnementaux agissant. Cependant, une approche systémique des conditions hydro-morpho-sédimentaires a montré une contamination plus élevée en MP dans les échantillons de canaux semi-actifs, c’est-à-dire que le dépôt de MP est favorisé dans les sédiments à grain fin (FGS) et riches en carbone organique total, reflétant des conditions hydrologiques moins turbulentes. De plus, l'augmentation de la fréquence des inondations semble favoriser l'accumulation de MP uniquement dans le cas des canaux semi-actifs. Au contraire, moins de MP ont été détectés dans les bancs de sable et les berges de rivière, formés dans des conditions hydrodynamiques plus agitées.
Cette étude a enfin montré une grande variabilité de concentrations de MP, même à l’échelle de la zone de cette étude qui était limitée à 8 km2. Cela démontre la nécessité de multiplier les prélèvements et les mesures, même pour un petit segment de rivière, si l’on souhaite accéder à une mesure représentative de la contamination par les MP.
Le projet Plasti-nium (2021-2025) « Débris plastiques dans le continuum Terre-Mer » est cofinancé par la Région Pays de la Loire et Nantes Métropole.