Vidéos sur la propagation des ondes sismiques

La Bretagne du sud tremble

Le 21 novembre 2013 s'est produit un séisme de magnitude 4.6 dans la région de Vannes (Morbihan), à 10h53 (heure française). L'épicentre est à proximité du cisaillement Sud-Armoricain, qui est régulièrement le siège de tremblements de terre.
Pour en savoir plus :

Localisation du séisme. Image publiée sur le site du Réseau National de Surveillance Sismique (RéNaSS).



Sismogramme du 21 novembre 2013, enregistrées au LPG Nantes.

Le Massif Armoricain : une région sismiquement active

SisFrance, la base nationale de données de la sismicité historique, dénombre une quarantaine de séismes d'intensité supérieure ou égale à VI dans la région Bretagne depuis 1843 (l'intensité d'un séisme est définie en un lieu par rapport aux effets produits par ce séisme, comme la chute d'objet, l'endommagement des constructions...).
Comme en atteste le commissaire du Directoire exécutif du Canton de Bouin, le séisme le plus marquant de l'histoire du Massif Armoricain est probablement celui du 25 janvier 1799 :
"À quatre heures un quart ce matin, nous avons été éveillés par un très fort tremblement de terre, il nous a semblé pour un instant d'être engloutis sous les débris de nos demeures, plusieurs murs et maisons sont tombés, la flèche du clocher toutte en pierre de taille construitte à siment, est sur le point de tomber, ainsy que plusieurs autres maisons ; heureusement personne de blessé...".

Un autre événement majeur est celui de Lorient, survenu le 20 septembre 2002 (Ml=4,2).

Cette sismicité s'explique par le contexte tectonique particulier du Massif Armoricain. En effet, il s'agit d'une marge continentale passive au coeur d'un domaine de déformation intraplaque. Il est caractérisé principalement par deux grandes failles décrochantes : les cisaillements Nord et Sud-Armoricain.

L'équipe du LPG Nantes installe des stations sismiques proches de l'épicentre

Les sismologues du Laboratoire de Planétologie et de Géodynamique de Nantes ont rapidement installé 6 stations sismologiques autour de l'épicentre du séisme. Les sismomètres sont localisés à Plumergat, Arradon, Theix, Arzon, Pluherlin et Kerbolven.

Station installée à Arzon (56) le 22 novembre 2013.

Comme l'explique Méric Haugmard, doctorant au LPG Nantes, "Il faut agir vite, car le nombre de répliques diminue de façon exponentielle en fonction du temps." En effet, l'objectif est d'enregistrer les déplacements du sol engendrés par les secousses secondaires. L'intérêt est double :
  1. Les enregistrement permettront de localiser les foyers des secousses, et d'observer si les séismes se situent le long des failles géologiques, ou bien si la sismicité est diffuse.
  2. Selon les matériaux traversés par les ondes sismiques,  la vitesse de propagation des ondes est différente. A partir des temps d'arrivée des ondes sismiques, il sera possible d'imager la structure profonde du Massif Armoricain et d'en apprendre plus sur son histoire géologique.

Le laboratoire de Planétologie et Géodynamique et l'Observatoire des Sciences de l'Univers Nantes-Atlantique tiennent à remercier sincèrement toutes les personnes qui ont contribué à cette campagne post-sismique en mettant leur terrain à notre disposition.





Transcription des ondes sismiques en ondes acoustiques (réal. M. Haugmard)



Déplacements du sol en fonction des différents types d'ondes sismiques P et S (réal. M. Haugmard)



Propagation des ondes vue en carte (réal. M. Haugmard)