Caractéristiques de la sismicité dans le Nord-Ouest de la France
Créé en 1921, le Bureau Central Sismologique Français (BCSF) est responsable de la détection, et de la localisation des séismes en France, ainsi que de l’estimation de la magnitude de ceux-ci et de l’intensité des secousses. Il diffuse l’information sous forme de bulletins publiés (site France Séisme). Avec le Réseau National de surveillance sismique (RéNaSS, créé vers 1980), le BCSF constitue le Service National d’Observation BCSF-RéNaSS.
Jusqu’en 2011, le Réseau National de surveillance sismique (RéNaSS, créé vers 1980) et le Laboratoire de détection géophysique du CEA ont concentré leurs efforts de détection sur des zones sensibles (autour des centrales nucléaires) ou des zones connaissant des séismes de magnitude supérieure à 3,5. Le quart NO de la France était donc peu couvert et son réseau de stations sismiques permanentes était insuffisant pour détecter et localiser les séismes de faible magnitude.
Depuis 2017, à la faveur de l’infrastructure de recherche Epos-France (ex-Résif), l’Osuna a pu déployer de nombreuses stations sur toute la Bretagne, les Pays de la Loire, une partie de la Normandie, le Centre Val de Loire et la Nouvelle-Aquitaine, dont certaines dans les îles. Le Nord-Ouest de la France bénéficie donc à présent d’un réseau de 28 stations, majoritairement plus sophistiquées et sensibles que les anciennes stations, installées et maintenues par l’Osuna (Damien Fligiel, Pierrick Gernigon, Mickaël Bonnin et Éric Beucler). Les données sont ensuite collectées et qualifiées au niveau national pour être mises à disposition de tous.
Focus sur Epos France (ex-Résif)
Résif, le Réseau sismologique et géodésique français, a été lancé en 2009 pour fédérer, moderniser et développer les moyens d’observation géophysique de la Terre interne. Il contribue à l’infrastructure européenne European Plate Observing System (EPOS). En novembre 2023, il est devenu Epos-France.
Actuellement, l’Osuna entretient et suit trois stations du RAP (réseau d’accéléromètres) mais la grande majorité des 28 stations suivies par l’Osuna alimentent le RLPB (réseau large bande permanent) qui détecte les séismes de faible amplitude.
Les stations se composent d’un vélocimètre avec parfois un accéléromètre. Elles alimentent les Services Nationaux d'Observation (SNO) RAP, RLBP (Réseau Large Bande Permanent) et BCSF-RéNaSS. A l’avenir, grâce au Contrat Plan Etat-Région « 2021-2027 », des stations de la région Pays de la Loire seront multi instrumentées avec des stations météos, des gravimètres et des stations GNSS, ce qui permettra d’alimenter le SNO RéNag (Réseau National GNSS permanent).
Avant 1962, en raison de l’absence de stations instrumentées, la localisation et l’estimation de l’intensité des séismes est faite sur la base des témoignages de séismes ressentis et des archives historiques. Les connaissances collectées sont conservées dans la base de données SisFRance. Cet important travail d’exploration des archives historiques se poursuit pour documenter les séismes d’avant 1962.
A partir de 1962, des stations instrumentées ont été installés mais, contrairement à l’Auvergne, le NO de la France restait peu ou pas couvert : suite au séisme d’Oléron en 1972 la région a commencé à être instrumentée notamment en Charentes et en Vendée et quelques stations isolées ont également été installées à Rennes et près de Brest.
Jusqu’en 1977, la localisation des épicentres des séismes dans le NO était faite avec une incertitude de plus de 10 km. L’estimation de la profondeur était particulièrement difficile. Les mesures réalisées avant 2010 montrent que le NO semble connaître des séismes de plus forte magnitude que la moyenne nationale. En réalité, deux éléments ont pu conduire à une surestimation de la magnitude moyenne des séismes de l’Ouest : tout d’abord un sous-sol géologique qui atténue moins les ondes (l’énergie dégagée au foyer du séisme arrive moins atténuée à la surface), ensuite la faible couverture du territoire par des stations ne permettait pas de détecter les séismes de faible magnitude.
A partir de 2010, le projet Résif-Epos France a permis d’installer 24 stations supplémentaires, majoritairement du RLBP, ce qui a conduit à une très forte augmentation du nombre de séismes de faible magnitude détectés (magnitude
Les 300 séismes naturels de faible magnitude détectés et les 7 de plus forte magnitude détectés depuis 2014 questionnent sur leur origine et une potentielle activité des failles du Massif Armoricain. (Plus d'informations)
Meilleure détection des séismes de faible magnitude et outil de discrimination entre séisme d'origine naturelle ou anthropique
Bibliographie
Comptes Rendus Géoscience (2021)
Characteristics and possible origins of the seismicity in northwestern France
New perspectives in studying active faults in metropolitan France: the “Active faults France” (FACT/ATS) research axis from the Resif-Epos consortium
Article de la thèse de Céline Hourcade (nov 2022)
New CNN-based tool to discriminate anthropogenic from natural low magnitude seismic events
Carte des stations opérées par l'Osuna
Actualités en sismologie du Grand-Ouest
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30 novembre 2023 Journée des hébergeurs de stations sismologiques
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